
A tous ceux qui se demandent pourquoi on n’est toujours pas parti…
Après plusieurs mois de silence, voici des nouvelles de Waterline. Nous espérions rompre le silence pour vous annoncer la mise à l’eau du bateau mais comme elle se fait attendre voici un point d’étape et quelques explications.
Marie Soizic, le catamaran de l’expedition qui promettait un beau potentiel de navigation après quelques mois de travaux bien identifiés avec des professionnels, s’avère en fait bien malade. Nous nous sommes donc transformés en infirmiers et chirurgiens urgentistes un an et demi de plus que prévu… Expert, professionnels du nautisme et notre oeil méticuleux n’ont su prévenir de l’état réel du bateau. Après les douches froides de 2016 sur l’état de la structure de la coque, la centaine de réparations par stratification sur la coque dont la plus longue fait 7 mètres, les taquets enfoncés dans la structure, les bâtis moteur fendus… nous étions ce printemps au plaisir du choix des taquets coinceurs et autres équipements qui sentent bon la fin de chantier. Jusqu’au moment où on a décidé de gratouiller sous le bateau ce que l’expert avait noté dans son rapport comme une « reprise de gel coat ». Vous savez le gel coat c’est juste cette peinture extérieure épaisse souvent en dernière couche sur la coque, qui fendille parfois avec le temps. Ce petit point superficiel a en fait laissé apparaitre une belle fissure de toute l’épaisseur de la coque pleine de jus vinaigré pourri, qui finit par s’arrêter mais après quelques 4 mètres de long sur la liaison entre la nacelle et la coque, partie ultra structurelle sur un catamaran. On a beaucoup hésité entre pleurer de découvrir à ce stade un problème aussi fondamental ou se réjouir d’avoir évité de le découvrir au milieu de l’Atlantique, là c’est peut être vous qui nous auriez pleuré…
Reprenant courage à deux mains pour affronter le problème lui-même et ses causes sur le pont et l’intérieur du bateau, nous avons encore retroussé plus haut nos manches et plongé tête baissée depuis l’été pour faire face. On relève un peu la tête aujourd’hui, on enlève le casque antibruit, on nettoie la poussière sur les lunettes de protection et on voit nombre d’entre vous qui s’inquiètent de nous et viennent aux nouvelles. Ça fait bien plaisir et ça fait du bien d’enlever le masque à gaz pour enfin raconter un peu. On est tellement enthousiaste pour ce projet, on est dans une telle rage d’en finir de ce chantier et on veut tellement partager l’énergie positive de Waterline qu’on attendait enfin les bonnes nouvelles pour raconter. Mais on se résigne aujourd’hui à partager aussi cette phase pas sympa et à poser la réalité d’un bateau qu’il faut avoir définitivement soigné pour partir. On aimerait en voir le bout l’été prochain mais on s’est tellement mis la rate au court bouillon avec des dates que nous serons prêts quand les travaux du bateau garantiront les conditions de sécurité pour l’équipage et de pérennité pour le projet.
Notre volonté et nos objectifs sont intacts. L’actualité des conséquences du changement climatique, les désengagements politiques mondiaux récents nous portent d’autant plus vers la nécessité d’agir à notre échelle. Ils nous confortent sur la pertinence de notre démarche empirique de collecte des méthodes d’adaptation face aux changements littoraux, qui passe par l’action et le partage des expériences des hommes à travers le monde.
Voilà, après ces mois éprouvants et ceux qui nous attendent encore, nous avons moins de kilo, moins de sous, moins de loisirs, moins de sérénité, moins de souffle mais plus d’envie, plus de force, plus de confiance dans notre capacité à prendre chaque problème et à le tordre, à pousser ce qui semble barrer le chemin pour faire de belles choses. Marie-Thérèse, grande navigatrice autour du monde, qui se reconnaitra, dit que la vie en bateau c’est un tiers du temps cadeau du ciel, un tiers de quotidien et d’intendance normale et un tiers où on se demande vraiment ce qu’on fout là. On espère qu’on aura consommé une bonne part de ce dernier tiers…
On vous souhaite de belles fêtes de fin d’année et un beau démarrage pour 2018.

Wouahhh, titanesque, impressionnant ! Bravo pour cette énergie
Suis admirative
Je vous souhaite de prendre le large dès que possible dans cette belle perspective de collecte d’expériences d’adaptation au CC.
Que l’année 2018 qui démarre vous récompense de votre perséverance (chapeau !) et qu elle concrétise le projet auquel vous aspiré..
Le vent ne manque pas en ce debut d année c’est peut être un bon présage pour les voiles de votre aventure..
Bravo pour le courage et l’énergie que vous déployez pour menez à bon terme ce projet.
Nous espérons que Marie Soizic ne vous donnera plus de mauvaise surprise en 2018 et que vous pourrez bientôt prendre la mer avec vos trois enfants. Vous méritez tant de réussir.
Avec tous nos voeux.
Bises et bon courage en direct d’un voilier basé en Hollande où ça souffle et où je me demande aussi souvent ce que je fous là (NB : En bonne terrienne, j’ai bien aimé la phrase des 3 tiers ;-). Franchement : RESPECT !
A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire.
La suite n’en sera que meilleure !
Courage
Valérie (E.N.S. P, promo de Luc)
La poisse! Le sourire de Luc nous rassure à la fin de la vidéo.
Mais ça fait plaisir d’avoir de vos nouvelles.
Nous craignions que vous aviez jeté l’éponge….
Mais au fait il n’y a pas de recours contre le vendeur? Si Constance n’a pas posé de réserves je ne la reconnais pas!